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La Genèse de
La Petite Princesse

Mon histoire personnelle avec Le Petit Prince

Jusqu'à aujourd'hui, je n’avais jamais raconté cette histoire à personne. Comme de nombreuses personnes ont eu des expériences étranges avec Le Petit Prince, j'ai décidé de vous la partager, surtout qu'elle est très importante pour comprendre la genèse de La Petite Princesse

Le Petit Prince a toujours été dans la bibliothèque de mes parents, mais je n’ai jamais eu envie de le lire lorsque j’étais enfant. J’en avais écouté quelques extraits sur le fameux disque vinyle lu par Gérard Philippe et je m’étais insurgé car c’était une « fausse » histoire pour enfant. Je préférais de loin rêver en regardant mes dessins-animés, Goldorak, Capitaine Flam et les Cités d’Or. Ma mère m’en parlait souvent (elle avait joué la rose dans une pièce de théâtre) mais j’ignorais cet "appel".

Ce rejet du Petit Prince traduisait en fait quelque chose de plus profond. Moi-même petit garçon blond aux yeux bleus, ce petit personnage me ressemblait et j’avais l’impression de me voir dans un miroir sur cette couverture. Je sentais que ce livre avait quelque chose à me dire et j’avais peur. Je n’étais pas prêt pour cette introspection. L’énergie étrange de ce livre a continué à me hanter sans que je sache pourquoi. Et c’est bien plus tard, à 22 ans, que je l’ai enfin lu et Le Petit Prince a fait bifurquer ma vie, en bien.

En février 1996, alors que je finissais mes études d’ingénieur, je pars en vacances à Nice chez mes parents et pour une raison que j’ignore, je repars vers Paris avec dans mon sac l’exemplaire du Petit Prince qui me guettait depuis toujours. A cette époque, je traversais d’immenses doutes. Anxieux depuis le sommet de Rio de 1992, je voulais mettre les mathématiques au service de la Terre mais je ne trouvais aucune entreprise qui s’en souciait. En 1996, elles n’avaient pas du tout intégré qu’il y avait un problème climatique et qu’elles allaient devoir changer. Comme il ne me restait plus que quelques semaines pour trouver un stage, la mort dans l’âme je décide d’accepter une offre de la Société Générale (et une coopération pour faire mon service militaire à l’étranger). Je n’avais aucune envie de faire de la finance mais au moins il y avait des maths, me rassurai-je faussement.

Avant d’aller signer mon contrat à la Défense, j’embarque alors avec moi Le Petit Prince dans le RER et je le lis pour la première fois. Je suis complètement happé par la lecture et au pied de la tour Société Générale, j’en arrive - en marchant - au chapitre où le Petit Prince visite la planète de l’absurde financier. Là j’ai un choc. Je sens que je m’apprête à commettre une immense erreur. Guidé par cette intuition, je décide de suivre mon cœur et devant mes interlocuteurs médusés, je refuse le stage et la coopération sans leur donner évidemment la raison. Je me retrouve donc sans filet. En sortant de la tour, j’appelle mécaniquement mon répondeur pour le consulter (à l’époque c’est comme ça qu’on faisait) en désespoir d’un hypothétique stage. Et là je suis pantois, j’avais un message d’EDF qui me proposait le stage de mes rêves pour modéliser et optimiser tout le parc de production d’électricité français. Le calcul le plus important du système énergétique et qui peut changer la donne. J’ai encore le numéro de la personne d’EDF … noté sur l’exemplaire du Petit Prince que j'ai toujours ! Cf. photo ci-dessous.

JPG EDF.png

Ce stage m’a permis par la suite de faire de grandes découvertes en maths (c’était l’un de mes rêves) et surtout de travailler 20 ans dans la transition énergétique, aux États-Unis puis en France. Sans cette intrusion du Petit Prince dans ma vie, je n’aurais pas eu la même vie. Suite à ça, je développe une obsession pour ce livre et plus généralement pour l’ensemble de l’œuvre de Saint-Exupéry. Tout résonne chez moi et notamment son regard distant et bienveillant porté sur l’humanité et la planète, cette prise de recul depuis son avion qui préfigurait l’overview effect que je découvrirai quelques mois plus tard. L’autre choc de ma vie. Le Petit Prince m’avait préparé à ça aussi.

En lisant StEx, je comprends qu’il y a dans ses livres des clés fondamentales pour le 21ème siècle qui pointait son nez. Des choses cryptées et dont le décryptage nécessitait de les mériter. Je découvre aussi en discutant autour de moi que beaucoup de gens ont des histoires personnelles encore plus folles avec Le Petit Prince. Ce livre n’est pas comme les autres. Il a sauvé des vies. D’innombrables vies. Il est magique. Pourquoi ? Et pourquoi est-il devenu le livre de fiction le plus vendu et traduit au monde ? Quel est son secret ? Quelle est la nature de sa lumière ? De quelle encre a-t-il été écrit ? Je me mets alors à collectionner les traductions du livre (j’en ai aujourd’hui près de 200, cf photo ci-dessous, au milieu de mes livres), me disant qu’en les réunissant, le secret de son universalité m’apparaîtrait peut-être.

Et puis en 1999, la découverte dans des conditions rocambolesques de l’avion de StEx au large de Marseille, 55 ans après sa mort, me laisse pantois et ajoute encore du mystère au mystère. La probabilité de cette découverte grâce à la gourmette retrouvée dans un chalut est nulle. Et en plus l’avion est retrouvé juste à côté de la Grotte Cosquer, dont l’histoire m’obsède depuis 1991.  Je sens alors qu’il y a un lien entre le mystère de la mort de Saint-Ex et le secret du Petit Prince.  Je sens que le secret du Petit Prince est lié à la Terre, que ce secret est dangereux , qu’il est capable d’éclairer l’humanité mais qu’elle n’y était pas encore prête en 1943 lorsque Le Petit Prince a été publié. Je continue mes recherches inlassablement et je commence à écrire Siècle bleu. La pensée et la présence de Saint-Exupéry ont baigné les 10 années d’écriture de cette saga. Ses valeurs et ses messages m’habitent. Le Petit Prince occupe d’ailleurs une place importante dans le livre, via le personnage de l’astronaute Paul Gardner, celui qui m’est évidemment le plus cher. Paul Gardner est pour moi une sorte de réincarnation du Petit Prince. Dans l’épilogue du tome 2 de Siècle bleu, paru pour la première fois en 2012, j’émets une hypothèse sur le mystère de St-Ex et du Petit Prince, qui m’était venue dans un rêve. L’éditeur me dit que cette fin est trop étrange par rapport au reste du livre mais j’insiste pour la garder.

L’hypothèse est liée au secret des synchronicités, une autre question qui m’obsède (si vous ne l’aviez pas remarqué dans l’avertissement en ouverture de Siècle bleu, je parle de synchronicité) mais aucun lecteur ne semble prêter attention à cet épilogue. C’est normal car même moi je ne l’avais alors pas compris. C’est dommage car je l’avais placé là en espérant trouver des soutiens pour m’aider à percer ce secret. Je continue mes recherches mais celles-ci s’enlisent. Je me focalise sur l’overview effect (avec le projet OneHome) mais mon histoire avec Le Petit Prince n’était pas réglée. Je cogite toujours. Qu’est-ce que ce livre, 80 ans après, a donc bien encore à nous dire ?

JPG and StEx Japon.png

En octobre 2018, il y a alors eu un nouveau coup d’accélérateur. Alors que je m’apprête à republier Siècle bleu avec les éditions de La Mer salée, je pars en vacances au Japon avec mes enfants. Nous nous rendons au musée du Petit Prince à Hakoné, au pied du mont Fuji. Là, devant cet immense portrait de Saint-Exupéry que vous voyez sur cette photo prise par une amie, je ressens un choc. Un choc très fort au niveau du cœur. Je réalise soudain que j’ai 44 ans, l’âge exact auquel StEx est mort. Je ressens un nouveau choc et un transfert d’énergie. Je comprends que StEx a laissé quelque chose d’inachevé, qu’il n’a pas pu terminer avant de mourir. J’ignore ce que ça peut-être mais je sens que ça peut me guider vers le secret du Petit Prince. J’hésite et j’en parle brièvement sur les réseaux quelques jours plus tard le 7 novembre 2018, en postant cette photo sous laquelle j’écris « je suis vivant et je vais porter le flambeau ». Je viens de le réaliser à l’instant en écrivant ce post. Pourquoi est-ce que j’ai écrit ça ??? Pourquoi est-ce que j’ai prêté ce serment ??? J’étais en tout cas à des années-lumière d’imaginer où cela me mènerait…

Presque personne ne réagit à cette photo et à cette phrase. Là aussi j’espérais du soutien, mais il se passe ensuite des choses étranges dans les jours qui suivent. Je sens que pour percer le mystère du Petit Prince et ce secret qui pourrait éclairer l’humanité, il faut que je replonge dans le rêve de cet épilogue, que je lâche prise, que je suive mon intuition, c’est-à-dire mon cœur. Ce chemin je dois vers ce chemin seul. Je m’y lance corps et âme. Ça me prendra cinq années ultra-intenses pour y parvenir. Cinq années à aller de surprises en surprises toujours plus folles. Cinq années pour accoucher de Révolution bleue et de son premier tome, La Petite Princesse si lié au Petit Prince

Genèse de La Petite Princesse

Comme le titre l’évoque ce livre est intimement lié au Petit Prince, bien plus que je ne l’avais imaginé au départ. Je vais vous en révéler la genèse très particulière. Une histoire magique et qui est pourtant arrivée. Une histoire que je devais absolument vous raconter.

 

Quelques mots d’abord sur le sujet du livre lui-même. L’intention initiale de ce roman était de raconter la Révolution bleue, un mouvement de transformation écologique à l’échelle mondiale fondé sur l’enthousiasme et le cœur, et qui réussit avec toutes les difficultés individuelles et géopolitiques qu’on imagine. Pour penser ce mouvement et son énergie, j’ai mis toutes mes recherches depuis 10 ans et mes observations des succès et échecs des initiatives de changement de la société. J’ai surtout essayé d’élargir la question environnementale à d’autres champs éloignés de la connaissance et proposer d’autres stratégies, en particulier l’amour. Car ce livre raconte avant toute chose la métamorphose de l’humanité. La crise que nous traversons est une crise évolutionnaire et une panne d’imaginaire de notre créature. Quel est le rêve d’Homo Sapiens ? Sans évolution de notre espèce et des rapports entre humains, je ne voyais pas comment nous pourrions réussir à vivre en paix avec la Biosphère. Le problème est en nous, la solution aussi, dans notre cœur.

Mais une métamorphose vers quoi ? me direz-vous. Au départ de l’écriture de ce roman, entamée il y a plus de trois ans dans le calme/chaos du confinement (après avoir écrit trois essais sur la Biosphère, l’Humanité et le futur de l’humanité que je publierai plus tard), je l’ignorais. Je me suis alors dit qu’il n’y avait qu’en racontant l’histoire de la suite d’Homo Sapiens que je trouverai peut-être vers quelle forme pourrait tendre l’humanité. J’étais à des milliards de lieux d’imaginer où cela me mènerait et surtout pas là où je trouverais finalement cette information.


Le titre « La Petite Princesse » m’est venu dans un rêve. J’y ai au départ vu évidemment un clin d’œil sympathique à mon cher Petit Prince, qui serait ma lanterne et ma boussole dans cette exploitation, comme je vous l’expliquais dans mon post d’hier. De ce rêve, je savais en revanche que l’héroïne de ce roman serait une petite fille de huit ans. J’ai par ailleurs décidé de reprendre les personnages de Siècle bleu, là où je les avais laissés. Dix ans qu’ils ruminaient en moi. Dix ans qu’ils voulaient une nouvelle aventure d’ampleur. Ils allaient être servis : leur mission serait d’aider l’humanité à accomplir sa métamorphose et aider les humains à tomber amoureux de l’humanité, ce qui, par les temps qui courent, n’est pas une mince affaire. Le livre a cependant été conçu pour être lu complètement indépendamment de Siècle bleu (que vous trouverez toujours en grand format chez mes chers amis Sandrine Roudaut auteure et Yannick Roudaut de La Mer Salée et en poche chez Actes Sud, merci à mes chères Françoise Nyssen et Sophie Duc). Pour celles et ceux qui ont lu Siècle bleu, « La Petite Princesse » est Janie, la petite fille au cœur immense qu’Abel et Lucy adoptent à la fin du roman. C’était un personnage secondaire que j’adorais et qui avait tout le potentiel pour être le catalyseur de la métamorphose de l’humanité.

Lorsque début 2022, j’ai achevé l’une des premières versions de ce roman, il s’est alors passé quelque chose de très étrange, d’impossible. J’ai vu passer une publicité de Gallimard sur Facebook annonçant la parution d’une nouvelle édition de la correspondance entre Antoine de Saint-Exupéry et sa femme Consuelo. Une information a priori anodine, mais une petite voix insistante me disait dans ma tête d’acheter ce livre alors que je possédais déjà la précédente édition. J’ai hésité et je l’ai commandé en urgence. Lorsqu’ai enfin eu le livre entre les mains - et je vous promets que je n’invente rien - je l’ouvre au hasard et je tombe sur une lettre, qui n’y était pas dans mon souvenir dans l’édition précédente, et où Consuelo se plaint à demi-mot à son mari en 1943 (StEx était déjà parti sur le front à la guerre) que son mari ait dédié Le Petit Prince (qui venait de paraître aux États-Unis où ils étaient en exil) à son ami Léon Werth détenu dans les camps de concentration. Dans sa réponse, Saint-Exupéry, sentant la gêne de sa femme, lui promet d’écrire une suite au Petit Prince et de lui la dédier. Consuelo lui demande alors sans ambages dans sa réponse d’intituler ce nouveau livre « La Petite Princesse ». J’ai failli m’évanouir.

Qui m’avait envoyé cette information sachant que je ne suis pas abonné à Gallimard sur Facebook ? Ou était-ce juste un pur hasard ? Le mystère des synchronicités s’épaississait. Si j’avais eu cette information avant, jamais je n’aurais en tout cas osé écrire un livre avec un tel titre. Il m’a fallu trois jours pour m’en remettre. Trois jours à regarder le plafond et à gamberger. Lorsqu’il a fait sa promesse sa femme, il restait donc encore à Saint-Exupéry un an à vivre. Il avait donc dû réfléchir à ce livre et peut-être permettre en écrire des chapitres, depuis le front. L’idée de cette Petite Princesse flottait donc « quelque part » mais le manuscrit n’a jamais été retrouvé. Je vois tout de suite le potentiel scénaristique de cette trouvaille totalement improbable. Je reprends mes recherches sur le Petit Prince et j’essaye de me connecter à l’idée qu’Antoine de Saint Exupéry aurait pu avoir de cette Petite Princesse.

Pris dans une sorte de transe, j’ai alors réécrit complètement le roman pour mettre la recherche de ce manuscrit perdu au cœur de l’intrigue de mon histoire. J’ai aussi ajouté au roman– que j’ai alors dû scinder en deux tomes – beaucoup d’autre infos et notamment la quintessence de mes recherches sur Le Petit Prince et Saint-Exupéry accumulées depuis des décennies. Et là, un soir, magiquement le puzzle s’est emboîté. Dans un moment de grâce, le secret du Petit Prince que je cherchais depuis 25 ans (cf. mon post d’hier) m’est apparu comme dans un charme. Un secret qui donnait justement la forme vers laquelle évoluerait l’humanité dans sa métamorphose et que j’appelais Homo Biospheris. Un secret capable d’éclairer notre futur. Et ce secret se trouvait sur la couverture, visible de tous depuis 80 ans.

J’effectue alors des recherches complémentaires : personne ne semblait l’avoir vu. Une interprétation qui changeait radicalement le message du Petit Prince. Saint-Exupéry nous avait prévenu : « L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur ». La Petite Princesse avait été l’ouvreuse de mon cœur. Je partage cette idée sur le futur de l’humanité à des amis astrophysiciens, économistes, biologistes de l’évolution, philosophes et sociologues. Cette évolution qui passe par le cœur leur semble crédible, probable et novatrice. Les conséquences de ce futur souhaitable-là (que je ne peux pas vous révéler à ce stade mais ce n’est évidemment pas le transhumanisme mais à l’opposé un "très-humanisme") sont vertigineuses.


Mais la magie ne s’est pas arrêtée là. Lorsque je finis cette réécriture en juillet 2022, je me dis qu’il faudrait que je contacte la famille d’Antoine de Saint-Exupéry pour leur parler de cette histoire et de cette découverte, corroborée d’ailleurs depuis par plusieurs autres textes de l’auteur que j’avais réunis et qui pointaient aussi vers cette interprétation nouvelle du Petit Prince. Mais je décide d’abord de trouver un éditeur car le livre est encore dans une forme inaboutie et trop complexe. J’ai besoin d’un regard professionnel sur ce texte avant de le présenter à la famille et je décide de ne l’envoyer qu’à 4 grands éditeurs, dont Gallimard, l’éditeur du Petit Prince, Eyrolles et deux autres maisons.


Anne Ghesquière, éditrice chez Eyrolles depuis 17 ans, voit tout de suite le potentiel de ce livre et où je veux en venir. Elle connait en effet parfaitement le sujet : son podcast, devenu l’un des plus écoutés de France, s’appelle précisément Métamorphose. Amie très chère et de longue date, elle connaissait de plus l’ensemble de mon travail et deviendra la petite fée derrière ce roman. Je vous reparlerai d’elle et des incroyables équipes d’Eyrolles dans un prochain post. Une maison reconnaissable par ses briques rouges sur le boulevard Saint-Germain, boulevard où aimait flâner StEx comme tous les intellectuels parisiens. Les autres éditeurs n’ont pas eu la même réactivité, mais à leur décharge, ce livre était un OVNI qui mêlait les recherches de pointe en astrophysique et en psychologie des profondeurs, aux arcanes de la géopolitique chinoise aux sagesses les plus anciennes. Je n’avais pas écrit depuis dix ans, j’avais donc beaucoup de choses à partager et je dois admettre que je n’ai jamais réussi à rentrer dans les cases.


Puis fin juillet, je reçois un mail qui me fait frissonner. Un mail d’Olivier d’Agay, dont tout le monde m’avait parlé et que je n’avais pas osé contacter. Olivier d’Agay est en effet le petit-neveu de StEx. Sa grand-mère Gabrielle était la sœur de l’écrivain-aviateur. C’est Olivier d’Agay qui, avec son équipe, a fait du Petit Prince un phénomène mondial. Il a sillonné inlassablement le monde pour le faire connaître partout. C’est l’œuvre de fiction la plus vendue (300 millions d’exemplaires dorment dans les foyers) et la plus traduite au monde (plus de 550 traductions). Olivier d’Agay est « Monsieur Petit Prince », directeur de la succession et également secrétaire général de la fondation Saint-Exupéry. Je tremble. Que va-t-il me dire ? Gallimard lui a-t-il parlé ? Y-a-t’il un problème de droits ou d’image ? Ou encore une information surnaturelle à me communiquer ?


J’ouvre le mail et là je suis sidéré. Ce n’était pas du tout ce à quoi je pensais. On lui a offert Siècle bleu durant l’été qu’il a adoré et il souhaite me rencontrer ! J’explose de joie devant une telle synchronicité. Il ne semble en tout cas pas être au courant pour « La Petite Princesse ». Je saute dans le train pour aller le voir dans le Var et je passe un déjeuner extrêmement sympathique chez lui et avec son épouse. Je vous en avais parlé il y a dix-huit mois mais je ne vous avais pas tout dit. Nous avons beaucoup d’amis en commun et le courant passe tout de suite. Nous avons ensuite eu une discussion au soleil et à bâtons rompus sur StEx et Le Petit Prince. Il est évidemment incollable et il constate ma passion pour le sujet. Je découvre aussi qu’il a vraiment adoré Siècle bleu et surtout il est le premier à enfin me parler de l’épilogue, où j’émettais une hypothèse étrange sur la mort de Saint-Exupéry et les synchronicités, épilogue qui était justement le point de départ de mon exploration pour « La Petite Princesse ». Je suis sidéré. Où suis-je ? Dans un rêve ?

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Olivier d'Agay & Jean-Pierre Goux - Été 2021

A la fin du déjeuner, il me dit : « comment pourrais-je vous aider à faire plus connaître Siècle bleu ? » Je tente alors ma chance et sort de mon sac le manuscrit de « La Petite Princesse » que j’avais imprimé pour lui. Quand il voit le titre, ses yeux s’arrondissent. Il me regarde alors fixement et me demande : « vous êtes au courant pour la lettre ? ». Je ne demande même pas laquelle. Je sais. En guise de réponse, je lui montre simplement la première page de mon livre où je relate justement cette promesse faite par Saint-Exupéry à sa femme d’écrire « La Petite Princesse ». Ses yeux s’arrondissent encore plus. C’était bien la lettre qu’il avait lui aussi en tête. Quasiment personne ne connaît l’existence de cette lettre. Et là il me lâche : « je sais maintenant pourquoi il fallait qu’on se rencontre ». On regarde autour de nous tellement c’est étrange. Qui a organisé notre rencontre ? L’énergie d’Antoine de Saint-Exupéry semble flotter partout autour de nous. Pour moi, qui suis obsédé par les synchronicités, celle-ci dépasse l’entendement. Le moment est magique et on se resserre un verre de rosé.


C’est alors que je décide de lui parler du secret que je pense avoir découvert sur la couverture du Petit Prince et qui pourrait nous guider vers ce futur lumineux de l’humanité. Il m’écoute attentivement. Lui non plus ne l’avait pas vu. C’était pourtant flagrant, admet-il. De plus l’hypothèse lui semble cohérente avec la pensée de StEx et surtout vraiment inspirante. Il est excité car c’est justement son rêve que de mettre le Petit Prince au service de l’humanité et de la biosphère. Le Petit Prince est né pour ça. Le concept de Révolution bleue citoyenne, poussée par les créatifs, les soigneurs mais aussi les activistes, les jeunes et les enfants, lui plait aussi beaucoup. Je lui demande de ne pas s’emballer et de lire d’abord le livre, dont les propositions sont audacieuses. Il me rappelle quelques jours après. Il est emballé. Je soupire enfin. Son avis a été pour moi une libération, comme si Saint-Exupéry lui-même validait mon travail. Je lui explique alors que je vais réécrire entièrement le livre car depuis la découverte de « la lettre », je me sentais illégitime. Le Petit Prince est le plus grand phénomène de la littérature mondiale. On ne s’attelle au décryptage et au prolongement d’un tel monument sans y être invité officiellement.


Porté par un feu inconnu, je réécris alors le livre entièrement jusqu’en février 2023 et je signe auparavant un contrat avec Eyrolles, l’éditeur qui avait le mieux compris la portée de ce projet et qui m’a fait confiance quand j’ai décidé de tout déstructurer. Merci à nouveau à Anne pour tes bonnes ondes et tes encouragements. Sans toi et Olivier d’Agay, je n’aurai jamais réussi à aller au bout de ce projet. Merci à vous tous aussi sur les réseaux sociaux qui m’avaient encouragé malgré l’échéance repoussée maintes fois. Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai réécrit si souvent ce livre. Ce n'était pas du perfectionnisme. C’était comme si à chaque étape, un nouveau niveau d’un jeu vidéo se débloquait. Je devais répondre à la magie et réécrire avec ces nouvelles informations. J’ai cru que ça ne finirait pas et que ce livre ne sortirait pas.


Puis au printemps 2023, des remarques très pertinentes d’Eyrolles et de quelques lecteurs tests, me montrent que je n’ai pas encore tout donné. Maintenant que tout est à sa place dans mes recherches, il faut laisser de la place aux personnages, à la poésie et à l’intrigue. Car pour que ce livre puisse toucher le cœur des gens, il doit être avant tout un grand livre d’aventure qui fait rêver avec comme toile de fond toute la complexité actuelle du monde (je vous reparlerai de l’histoire plus précisément) mais aussi des émotions fortes et un style à la hauteur.


Conscient que je n’aurai pas deux fois dans ma vie un tel alignement de planètes, au bout de mes forces je me retrousse à nouveau les manches, et je modifie une nouvelle fois toute l’histoire. Révolution bleue devient alors dans mon esprit une saga en trois tomes et Eyrolles accepte courageusement de me suivre. Merci à nouveau à Anne et à toute l’équipe. Je me laisse alors guider et je réécris l’intégralité du premier tome jusqu’en juillet 2023. Cette version fait enfin l’unanimité. La Petite Princesse avait atteint sa forme finale, celle dont j’avais rêvé, celle que vous tiendrez dans vos mains le 1er février. C’est pour moi la fin d’un long et beau chemin, le reste ne m’appartient plus. Ce livre est à vous et d’ailleurs je n’ai pas l’impression de l’avoir écrit tellement ses idées se sont nourries de vous tous. Je souffle enfin même si je dois bientôt retourner à l’écriture des deux autres tomes dont j’ai une version mais qui nécessitent d’être complètement revus pour être à la hauteur. J’espère en tout cas que l’histoire de cette Petite Princesse vous ouvrira le cœur et aidera à activer la Révolution bleue, cette métamorphose de l’humanité.


Et pour ajouter une dernière touche merveilleuse à cette histoire de laquelle je ne reviens toujours pas, Olivier d’Agay m’a fait l’honneur d’accepter de préfacer « La Petite Princesse ». J’en pleure encore et je le remercie chaleureusement pour son soutien indéfectible.

Je suis heureux d’avoir partagé cette histoire en un jour très particulier pour moi. Aujourd’hui, j’ai en effet 50 ans. C’est le premier jour du reste de ma vie. Le premier jour de mon deuxième demi-Siècle bleu. J’ignore toujours vers où je marche, mais je vais continuer à me laisser porter. Compte tenu de l’état du monde, j’aurais aimé écrire ces livres plus vite, mais certaines choses prennent du temps et doivent mûrir. Je crois justement que la première urgence de notre époque est de ne pas trop nous presser mais d’essayer de bien faire les choses, avec tout notre cœur. C’est en tout cas ce que j’ai tenté, vous seuls pourrez me dire si c’est réussi. J’ai hâte d’écouter vos retours et j’espère que l’on fera de grandes fêtes partout pour célébrer la naissance de cette Petite Princesse.

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